Mourad Ben Turkia, le fondateur de l’Université arabe des sciences (UAS) et du Groupe de l’Education et des Sciences a beau avoir enseigné à La Sorbonne, il reste un ?’Mourabbi’’ (éducateur) à l’ancienne jusque dans le sang, car cette passion de l’enseignement remonte très loin; du temps où il restait en admiration devant ses premiers maitres d’école. Il a ce qu’il appelle ?’un grand défaut’’ ; celui d’être très exigeant envers lui-même, ses enfants, ses élèves et ses étudiants. Sa devise de toute une vie est celle d’un enseignant : ?’Le sérieux et la discipline’’, autrement il ne peut travailler et en fait une maladie.
Son poste de commandement d’un groupe qui va de l’enseignement du primaire au mastère et qui compte 30 nationalités et 200 enseignants est une toute petite pièce élégante, claire, accueillante d’où les tons foncés sont résolument exclus. Un Laptop Tablet, des bannières, du cuir beige et de la lumière terminent le décor où évolue M. Ben Turkia. Chaleureux, choisissant attentivement ses vocables, dans un costume aussi sobre qu’un uniforme d’officier, le doyen de l’UAS est cet universitaire méthodique, bourré de principes et de valeurs, auquel chacun voudrait confier ses enfants.
Pour lier le propos, il nous parle de quelques-unes de ses expériences dans les médias, car il a été parmi les premiers à écrire sur les pages économiques de notre confrère La Presse et a eu son propre programme hebdomadaire à la radio nationale; tout cela pour un effort de vulgarisation de la science de la gestion
Son poste de commandement d’un groupe qui va de l’enseignement du primaire au mastère et qui compte 30 nationalités et 200 enseignants est une toute petite pièce élégante, claire, accueillante d’où les tons foncés sont résolument exclus. Un Laptop Tablet, des bannières, du cuir beige et de la lumière terminent le décor où évolue M. Ben Turkia. Chaleureux, choisissant attentivement ses vocables, dans un costume aussi sobre qu’un uniforme d’officier, le doyen de l’UAS est cet universitaire méthodique, bourré de principes et de valeurs, auquel chacun voudrait confier ses enfants.
Pour lier le propos, il nous parle de quelques-unes de ses expériences dans les médias, car il a été parmi les premiers à écrire sur les pages économiques de notre confrère La Presse et a eu son propre programme hebdomadaire à la radio nationale; tout cela pour un effort de vulgarisation de la science de la gestion
Une formation et des valeurs
Né à Kélibia, il y avait suivi sa scolarité jusqu’à la 6e mais il a dû la quitter très jeune parce qu’il n’y avait pas de lycée ou de collège à l’époque. Pourtant, sa ville natale a laissé en lui la trace indélébile de plusieurs valeurs. Car, à Kélibia, l’enseignant avait une place de choix, à tel point que son rêve de jeunesse était de devenir instituteur (ses investissements dans l’enseignement primaire au sein de son groupe viennent de là). Ses enseignants étaient aussi bien Tunisiens que Français ; une chance parce que sa formation était biculturelle dès l’origine. Il se rappelle : ?’Mes instituteurs ont forgé ma personnalité. Chacun est influencé par ses maîtres du primaire ou ses professeurs du lycée mais rarement pas ses enseignants universitaires ! Et c’est grâce à mes maîtres d’école que je suis devenu enseignant. Par leur exemple, j’ai une conception très noble de ce métier.’’
L’histoire est particulière. Dans les années 1960, sa famille le destinait à devenir médecin et il a été naturellement dirigé vers la filière ?’Sciences’’? et c’est là que fut créée une toute nouvelle filière ?’Economie-Gestion’’ pour les meilleurs élèves. Du coup, M. Ben Turkia était parmi les ?’victimes’’ de cette nouvelle orientation ; il faisait partie de la toute première promotion où seulement deux réussirent leur bac nouveau sur toute une classe. ?’Mais j’ai pris ma ?’revanche’’ en passant un Doctorat en gestion hospitalière’’, plaisante-t-il.
En 1978, il a terminé son cursus universitaire en Tunisie avec une Maitrise en gestion (où il a décroché le Prix présidentiel). Puis il est parti en France où il a fini par obtenir trois diplômes de La Sorbonne et dont il est encore aujourd’hui extrêmement fier.
De 1978 à 1982, j’ai passé avec succès trois diplômes successifs à La Sorbonne : un DEA en gestion puis un doctorat de 3e cycle et enfin un doctorat d’Etat en sciences de gestion.
A 24 ans, je suis devenu enseignant en gestion à La Sorbonne pour le rester jusqu’à aujourd’hui, car je suis encore professeur Invité au sein de cette vénérable institution.
J’en garde, parmi beaucoup d’autres choses, un attachement à la personnalité si particulière de Marcel Capet, mon professeur et mon directeur de recherche à La Sorbonne. Je me considère, encore aujourd’hui, comme son disciple et l’un des amphis de l’Université arabe des sciences porte toujours son nom en guise de reconnaissance.en universitaire méthodique, il les classe en deux catégories : scientifiques et professionnelles.
Sur le plan scientifique, il tire orgueil de la publication de quatre ouvrages de référence dans le domaine du management : Management sans douleur, Management public, Management hospitalier, La culture du management. Ecrits auxquels il faut ajouter une centaine d’articles publiés dans le domaine des sciences de gestion ainsi que ses ouvrages universitaires (une dizaine en arabe et en français).
Sur le plan professionnel, ce sont trente années d’expérience dans l’enseignement universitaire fifty-fifty entre public et privé qu’il considère comme deux secteurs complémentaires. En 1987, il devient doyen-fondateur de l’Ecole supérieure de commerce puis collabore à la création d’autres établissements publics. Entre-temps, il avait sillonné tout le territoire tunisien (Tunis, Sousse, Sfax, Djerba?) pour porter la bonne parole des bonnes pratiques de gestion avant de mener une expérience qui lui laisse un bon souvenir en Arabie Saoudite où il a été professeur avant de devenir chef de département puis vice-doyen.
En 1992, le voici dans sa seconde expérience dans le secteur privé en tant que doyen dans diverses universités et, en 1993, il fonde l’Université arabe des sciences qui restera sa grande fierté de toujours. ?’Nous sommes dans toutes les filières, du préparatoire à l’enseignement primaire jusqu’au mastère. C’est la première université privée créée par des universitaires en Tunisie. Elle s’est développée avec les années pour devenir la plus grande université privée du pays au moment où elle compte plus de 30 nationalités, 200 enseignants universitaires et des relations avec des universités situées sur les cinq continents’’, comptabilise-t-il avec une fierté évidente.
Né à Kélibia, il y avait suivi sa scolarité jusqu’à la 6e mais il a dû la quitter très jeune parce qu’il n’y avait pas de lycée ou de collège à l’époque. Pourtant, sa ville natale a laissé en lui la trace indélébile de plusieurs valeurs. Car, à Kélibia, l’enseignant avait une place de choix, à tel point que son rêve de jeunesse était de devenir instituteur (ses investissements dans l’enseignement primaire au sein de son groupe viennent de là). Ses enseignants étaient aussi bien Tunisiens que Français ; une chance parce que sa formation était biculturelle dès l’origine. Il se rappelle : ?’Mes instituteurs ont forgé ma personnalité. Chacun est influencé par ses maîtres du primaire ou ses professeurs du lycée mais rarement pas ses enseignants universitaires ! Et c’est grâce à mes maîtres d’école que je suis devenu enseignant. Par leur exemple, j’ai une conception très noble de ce métier.’’
L’histoire est particulière. Dans les années 1960, sa famille le destinait à devenir médecin et il a été naturellement dirigé vers la filière ?’Sciences’’? et c’est là que fut créée une toute nouvelle filière ?’Economie-Gestion’’ pour les meilleurs élèves. Du coup, M. Ben Turkia était parmi les ?’victimes’’ de cette nouvelle orientation ; il faisait partie de la toute première promotion où seulement deux réussirent leur bac nouveau sur toute une classe. ?’Mais j’ai pris ma ?’revanche’’ en passant un Doctorat en gestion hospitalière’’, plaisante-t-il.
En 1978, il a terminé son cursus universitaire en Tunisie avec une Maitrise en gestion (où il a décroché le Prix présidentiel). Puis il est parti en France où il a fini par obtenir trois diplômes de La Sorbonne et dont il est encore aujourd’hui extrêmement fier.
De 1978 à 1982, j’ai passé avec succès trois diplômes successifs à La Sorbonne : un DEA en gestion puis un doctorat de 3e cycle et enfin un doctorat d’Etat en sciences de gestion.
A 24 ans, je suis devenu enseignant en gestion à La Sorbonne pour le rester jusqu’à aujourd’hui, car je suis encore professeur Invité au sein de cette vénérable institution.
J’en garde, parmi beaucoup d’autres choses, un attachement à la personnalité si particulière de Marcel Capet, mon professeur et mon directeur de recherche à La Sorbonne. Je me considère, encore aujourd’hui, comme son disciple et l’un des amphis de l’Université arabe des sciences porte toujours son nom en guise de reconnaissance.en universitaire méthodique, il les classe en deux catégories : scientifiques et professionnelles.
Sur le plan scientifique, il tire orgueil de la publication de quatre ouvrages de référence dans le domaine du management : Management sans douleur, Management public, Management hospitalier, La culture du management. Ecrits auxquels il faut ajouter une centaine d’articles publiés dans le domaine des sciences de gestion ainsi que ses ouvrages universitaires (une dizaine en arabe et en français).
Sur le plan professionnel, ce sont trente années d’expérience dans l’enseignement universitaire fifty-fifty entre public et privé qu’il considère comme deux secteurs complémentaires. En 1987, il devient doyen-fondateur de l’Ecole supérieure de commerce puis collabore à la création d’autres établissements publics. Entre-temps, il avait sillonné tout le territoire tunisien (Tunis, Sousse, Sfax, Djerba?) pour porter la bonne parole des bonnes pratiques de gestion avant de mener une expérience qui lui laisse un bon souvenir en Arabie Saoudite où il a été professeur avant de devenir chef de département puis vice-doyen.
En 1992, le voici dans sa seconde expérience dans le secteur privé en tant que doyen dans diverses universités et, en 1993, il fonde l’Université arabe des sciences qui restera sa grande fierté de toujours. ?’Nous sommes dans toutes les filières, du préparatoire à l’enseignement primaire jusqu’au mastère. C’est la première université privée créée par des universitaires en Tunisie. Elle s’est développée avec les années pour devenir la plus grande université privée du pays au moment où elle compte plus de 30 nationalités, 200 enseignants universitaires et des relations avec des universités situées sur les cinq continents’’, comptabilise-t-il avec une fierté évidente.
?’Mon style de gestion’’
?’J’ai un grand défaut; je suis très exigeant envers moi-même, mes enfants, mes élèves et mes étudiants et si j’ai des problèmes de santé, c’est à cause de cela. Je crois qu’il s’agit d’un défaut parce qu’il est souvent mal perçu.
Ma devise ?’Le sérieux et la discipline’’, autrement je ne peux pas travailler et j’en fais une maladie. Car la compétence est un savoir-faire qui peut s’apprendre.
Dans tous les établissements que je dirige, j’essaie de transmettre à mes enfants et aux générations que je forme, non pas de la matière, mais de la valeur.
Je suis singulièrement attaché à la Tunisie. Je suis ainsi le seul de ma promotion de La Sorbonne à être rentré au pays. J’aurais pu avoir la nationalité française mais je n’y ai pas tenu.
Je pense que la culture du privé m’accompagnait même lorsque j’étais dans le public. Je me comportais en tant que chef d’entreprise plutôt qu’en Doyen.
Au mois de septembre de chaque année, je faisais le porte-à-porte de toutes les grandes entreprises dans la finance, l’industrie, le commerce, les services? pour les inciter à accueillir des étudiants en stage. Le résultat, c’est que ces étudiants sont très souvent recrutés. A mon départ de l’ESC, j’ai laissé des promesses d’emploi pour 5 années, parce que l’on accordait nos violons en toutes choses, l’université et les patrons.
L’une de mes grandes fiertés est quand ces dizaines de diplômés que je croise un peu partout et qui occupent actuellement des postes très importants me confient leurs enfants pour les former dès l’enseignement primaire.
Dans le privé, en plus de ces valeurs, il y a des techniques de gestion propres à notre groupe :
-Nous appliquons la technique de l’organisation circulaire et non pyramidale. Chaque cadre occupe un poste dans le cercle mais il peut être opérationnel à tout moment dans n’importe quel autre poste.
-Nous sommes l’unique entreprise qui pratique la gestion financière réelle et non fictive. Nous gérons ainsi le potentiel réel, les liquidités et pas la puissance financière potentielle. Je ne crois pas beaucoup à l’effet de levier qui stipule que plus je suis endetté plus je réussis.
-Nous croyons profondément au partage du respect de la dignité dans la gestion de nos ressources humaines, alors que pas moins de 300 familles vivent de notre groupe.’’
?’J’ai un grand défaut; je suis très exigeant envers moi-même, mes enfants, mes élèves et mes étudiants et si j’ai des problèmes de santé, c’est à cause de cela. Je crois qu’il s’agit d’un défaut parce qu’il est souvent mal perçu.
Ma devise ?’Le sérieux et la discipline’’, autrement je ne peux pas travailler et j’en fais une maladie. Car la compétence est un savoir-faire qui peut s’apprendre.
Dans tous les établissements que je dirige, j’essaie de transmettre à mes enfants et aux générations que je forme, non pas de la matière, mais de la valeur.
Je suis singulièrement attaché à la Tunisie. Je suis ainsi le seul de ma promotion de La Sorbonne à être rentré au pays. J’aurais pu avoir la nationalité française mais je n’y ai pas tenu.
Je pense que la culture du privé m’accompagnait même lorsque j’étais dans le public. Je me comportais en tant que chef d’entreprise plutôt qu’en Doyen.
Au mois de septembre de chaque année, je faisais le porte-à-porte de toutes les grandes entreprises dans la finance, l’industrie, le commerce, les services? pour les inciter à accueillir des étudiants en stage. Le résultat, c’est que ces étudiants sont très souvent recrutés. A mon départ de l’ESC, j’ai laissé des promesses d’emploi pour 5 années, parce que l’on accordait nos violons en toutes choses, l’université et les patrons.
L’une de mes grandes fiertés est quand ces dizaines de diplômés que je croise un peu partout et qui occupent actuellement des postes très importants me confient leurs enfants pour les former dès l’enseignement primaire.
Dans le privé, en plus de ces valeurs, il y a des techniques de gestion propres à notre groupe :
-Nous appliquons la technique de l’organisation circulaire et non pyramidale. Chaque cadre occupe un poste dans le cercle mais il peut être opérationnel à tout moment dans n’importe quel autre poste.
-Nous sommes l’unique entreprise qui pratique la gestion financière réelle et non fictive. Nous gérons ainsi le potentiel réel, les liquidités et pas la puissance financière potentielle. Je ne crois pas beaucoup à l’effet de levier qui stipule que plus je suis endetté plus je réussis.
-Nous croyons profondément au partage du respect de la dignité dans la gestion de nos ressources humaines, alors que pas moins de 300 familles vivent de notre groupe.’’
Manoubi AKROUT
manoubi.akrout@planet.tn
manoubi.akrout@planet.tn
bio express
n 1954: Naissance à Kélibia
n 1978: Maitrise en gestion à Tunis et entrée à La Sorbonne à Paris
n 1982: Doctorat d’Etat en sciences de gestion de La Sorbonne
n 1982: Enseignant en gestion à La Sorbonne
n 1987: Doyen-fondateur de l’Ecole supérieure de commerce
n 1992: Doyen de différentes universités privées
n 1993: Fondation de l’Université arabe des sciences
n 1978: Maitrise en gestion à Tunis et entrée à La Sorbonne à Paris
n 1982: Doctorat d’Etat en sciences de gestion de La Sorbonne
n 1982: Enseignant en gestion à La Sorbonne
n 1987: Doyen-fondateur de l’Ecole supérieure de commerce
n 1992: Doyen de différentes universités privées
n 1993: Fondation de l’Université arabe des sciences
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